Suttas

Sutta : "Nom donné à tous les textes réputés consigner les paroles même du Bouddha.", Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme, Philippe Cornu, Seuil. Voici un site qui présente des traductions de suttas de http://www.accesstoinsight.org. Pour comprendre les suttas je vous conseille L'ensignement du Bouddha de Walpola Rahula chez Points et Le Chemin de la pureté de Buddhaghosa chez Fayard pour approfondir.

05 décembre 2005

A propos de Samiddhi

Samyutta Nikaya I.20
Traduit du Pali par Thanissaro Bhikkhu.
Pour une distribution gratuite uniquement.

Note du traducteur : Le canon pali est unique quant à son approche du monde des esprits. Tandis qu'il confirme l'existence d'esprits et d'autres plans d'existence plus sublimes, il insiste sur le fait qu'ils ne soient pas digne de vénérations. Le Bouddha, après tout, n'est pas seulement l'enseignant des êtres humains mais aussi des êtres célestes ; et beaucoup d'êtres célestes ne sont pas spécialement intelligents ou avancés spirituellement, malgré leur état sublime. Le canon illustre ceci avec plusieurs satires peu sévères. La plus fameuse est celle du Kevatta Sutta (DN 14), où l'ignorance et l'emphase d'un soi-disant créateur omniscient est tournée en dérision. Ce discours est un autre exemple du même acabit, soulignant les difficultés qu'il y a à enseigner une doctrine plus poussée à un être, humain ou divin, obsédé par les plaisirs sensuels. La déesse ne peut comprendre quelques strophes à propos d'un esprit éveillé, qui n'est pas sujet au temps et qui est visible ici et maintenant, et est uniquement capable de saisir quelques principes vraiment basiques de la pratique de la doctrine. C'est inhabituel pour le Bouddha de surestimer à un tel niveau ses auditeurs. Peut-être que dans ce cas, comme dans SN I, 1, il veut subjuguer l'orgueil de la déesse. Quoi qu'il en soit, il y a de l'espoir pour elle, comme le fait remarquer le commentaire, elle a une compréhension grossière du noble octuple sentier. Si elle approfondit sa compréhension, elle est sur la voie d'accomplissements plus grands encore.

Ce discours contient aussi quelques jeux de mots sur les mots "temps" (kala) et "sujet au temps" (kalika). Le temps peut non seulement vouloir dire le temps en un sens général, mais aussi le temps du trépas (d'une personne qui est morte, on dit qu'elle a "fait son temps"). Ces deux sens servent de base au premier échange entre le vénérable Samiddhi et la déesse. "Sujet au temps" peut signifier "que l'on peut se procurer seulement après un certain temps" ou "bon seulement pour un certain temps" : ces sens servent de base à leur second échange.

Ainsi ai-je entendu, une fois le bienheureux demeurait près deRajagaha au monastère de Tapoda. Alors le vénérable Samiddhi, tandis que la nuit touchait à sa fin, se leva et alla aux sources thermales de Tapoda pour se baigner. S'étant baigné et étant sorti des sources, il se laissait sécher vêtu seulement de sa robe du bas.

Alors une certaine déesse, à l'aube, son éclat formidable éclairant la totalité des sources thermales de Tapoda, approcha le vénérable Samiddhi. A son arrivée, tandis qu'elle était en l'air, elle s'adressa à lui avec cette strophe :

- Sans avoir joui,
Vous recherchez l'aumône, moine.
Vous n'allez pas rechercher l'aumône
Après avoir joui.
Ayant joui, moine,
Alors recherchez l'aumône.
Ne laissez pas le temps vous emporter.
- Je ne connais mon heure.
Mon heure
Est cachée.
Elle ne peut être vue.
C'est pourquoi, n'ayant pas joui,
Je recherche l'aumône :
Et ne laisse pas le temps m'emporter.

Alors la déesse, descendant sur terre, dit au vénérable Samiddhi :
- Vous êtes devenu ascète pendant votre jeunesse, moine, les cheveux bruns, doté des bénédictions de la jeunesse durant la première étape de la vie sans avoir profité des plaisirs des sens. Profitez de la sensualité humaine, moine. N'abandonnez pas ce qui est visible ici et maintenant en recherchant ce qui est sujet au temps.
- Mon amie, je n'abandonne pas ce qui est visible ici et maintenant en recherchant ce qui est sujet au temps. J'abandonne ce qui est sujet au temps en recherchant ce qui est visible ici et maintenant. Car le bienheureux a dit que les plaisirs des sensuels sont sujets au temps, provoquent beaucoup de souffrance, de désespoir et ont plus d'inconvénients que la doctrine, qui est visible ici et maintenant, n'est pas sujette au temps, invite tous à venir voir, est pertinente, doit être connue par les sages pour eux-mêmes.
- Mais, moine, de quelle manière le bienheureux a-t-il dit que les plaisirs sensuels sont sujets au temps, provoquent beaucoup de souffrance, de désespoir et de plus grands inconvénients ? Et comment est-ce-que cette doctrine est visible ici et maintenant, n'est pas sujette au temps, invite tous à venir voir, est pertinente, doit être connue par les sages pour eux-mêmes ?
- Je suis nouveau, mon amie, cela fait peu de temps que je suis venu vers cette doctrine et cette discipline. Je ne peux l'exposer en détail. Mais le bienheureux, digne et bien éveillé séjourne ici à Rajagaha au monastère de Tapoda. Ayant été le voir, demandez-lui ceci. La manière dont il l'explique est celle que vous devriez retenir.
- Moine, ce n'est pas facile pour nous d'aller voir le bienheureux car il est entouré d'autres dieux de grande influence. Mais si vous allez voir le bienheureux et lui posez des questions à ce sujet, je viendrais écouter la doctrine.
Répondant à la déesse, "Comme vous voulez mon amie.", le vénérable Samiddhi alla au bienheureux. A son arrivée, il salua le bienheureux et s'assit à ses côtés. Comme il était assis là, [il raconta au bienheureux la totalité de la conversation avec la déesse]. "Maintenant, si cette déesse disait la vérité, elle ne devrait pas être loin d'ici".
Quand ceci fut dit, la déesse dit au vénérable Sammiddhi : "Interrogez-le, moine ! Interrogez-le ! Je suis arrivée."
Alors le bienheureux récita cette strophe à la déesse :

- Percevant l'ensemble des agrégats comme des individus, les êtres
Se réfugient dans l'idée que les agrégats sont des individus.
Ne comprenant pas pleinement les cinq agrégats
Ils sont liés à la mort.
Mais celui qui comprend pleinement les agrégats,
Ne voit plus rien qui puisse être appelé individu.
Parce qu'il n'y a aucune raison pour lui de parler d'individu.
Si vous connaissez ceci, esprit, alors dites-le.

- Je ne comprends pas, seigneur, en détail le sens du bref exposé du bienheureux. Ce serait bien si le bienheureux parlait de manière à ce que je comprenne en détail le sens du bref exposé du bienheureux.

- Quiconque se croit 'égal', 'supérieur,' ou 'inférieur,'
Peut se disputer à cause de ça .
Alors que pour quelqu'un de détaché, 'égal', 'supérieur' ou 'inférieur'
N'existent pas.
Si vous connaissez ceci, esprit, alors dites-le.

- Je ne comprends pas, seigneur, en détail le sens du bref exposé du bienheureux. Ce serait bien si le bienheureux parlait de manière à ce que je comprenne en détail le sens du bref exposé du bienheureux.

- Ayant abandonné les classifications du langage,
Dépassé l'orgueil,
[L'arahant] a ici déraciné
La soif pour les noms et les formes :
Ses liens sont détruits,
Il est libre du malheur et du désir,
Bien que les humains et les dieux,
Ici et au-delà,
Dans les cieux ou dans n'importe quel séjour,
Le cherchent
Ils ne peuvent le trouver.
Si vous connaissez ceci, esprit, alors dites-le.

- Seigneur, voici comment je comprends en détail le sens du bref exposé du bienheureux :

Dans le monde entier,
Chaque monde,
On ne devrait faire aucun mal
Avec la parole,
Le corps,
On ne devrait penser au mal.
Ayant abandonné les plaisirs sensuels,
Attentif et vigilant,
On ne se lie pas à la souffrance,
Avec ce qui n'est pas orienté vers le but.

1 Comments:

At vendredi, 09 décembre, 2005, Anonymous Anonyme said...

bon g pa vraiment eu le courage de tout lire mai bon...sa ma alir tré interessan lol..c class t passioné...bsxx a toua

 

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